• 3 questions

    La majorité veut tenter la cogérance ?
    Bonne chance!"
     Par Eric Favereau,
    chef du service Société
    au journal Libération

    Comment accueillez-vous la solution de la cogérance ? Va-t-elle permettre de garantir l'esprit "Libé" ?

    - J'ai voté contre la cogérance. La relation de confiance des salariés avec Edouard de Rothschild était déjà mise à mal. Le départ aussi brutal de Serge July ne va rien arranger. Edouard de Rothschild doit assumer son rôle maintenant que le PDG de Libération est parti, et il ne doit pas demander à la Société civile des personnels de Libération (SCPL) notre confiance car celle-ci est bafouée.
    Le fait est que ce vote a dégagé la solution d'une cogérance à une majorité. C'est le choix fait par les salariés.
    Je travaille depuis vingt-cinq ans à Libération. Chaque fois qu'il y avait un conflit, Serge July a toujours eu une fonction très forte de protection de sa rédaction. Je me souviens d'un jour où Martine Aubry m'avait téléphoné pour m'injurier. Je lui avais raccroché au nez mais ça n'avait eu aucune conséquence ensuite. Dans une relation tendue, je me demande comment une cogestion va pouvoir fonctionner. En tout cas, je ne vais pas m'arrêter de travailler comme je travaille. Je ne vais rien changer.

     
     

    Est-ce qu'Edouard de Rothschild vous a fait part d'autres changements à venir concernant le contenu du journal ou sa ligne éditoriale ? Craignez-vous un plan social et une dérive à la France-Soir ?

    - La Société civile des personnels de Libération a fait confiance à Edouard de Rothschild parce que, d'une certaine façon, elle a quelque chose à jouer. D'un autre côté, il n'y a pas d'écho de cette confiance.
    Concernant le journal, certes il a des difficultés économiques mais il marche bien. Il a une vraie histoire, de vrais lecteurs. Seule l'équation économique est compliquée. Nous ne sommes pas encore dans la même situation que France-Soir. Edouard de Rothschild n'est pas majoritaire en parts mais majoritaire de fait. La situation est compliquée et il n'est pas sain de mélanger les genres (actionnariat et direction d'un journal, ndlr).

    Jusqu'à quel point les signataires du texte publié ce matin, dont vous faites partie, sont-ils prêts à accepter de se faire "déposséder" de leur journal ?

    - Personne ne nous dépossédera de notre histoire, que l'on soit à Libération depuis plusieurs années ou depuis quelques mois, c'était le sens de ce texte.
    La majorité veut tenter la cogérance ? Je leur dis: Bonne chance!


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