• Lambert, 31 ans, a passé plus d'un an dans une prison camerounaise pour homosexualité :

    «Ils disaient que nous ne méritions pas de vivre parmi les humains»

        



    Traumatisante. Plus qu'injuste, hallucinante : Lambert a du mal à trouver les mots pour qualifier son histoire. Ce Camerounais de 31 ans vient de passer un an et vingt-deux jours en prison. Le motif de sa détention ? «Pratique homosexuelle», un délit, selon l'article 347 bis du code pénal camerounais, passible de six mois à cinq ans de prison. Le 12 juin, il a finalement été relaxé et libéré. Sept autres hommes arrêtés en même temps que lui ont été, eux, condamnés à dix mois de prison. «Sur quelles bases ? On ne sait pas», relève-t-il.

    Son cauchemar a commencé un soir de mai 2005. Alors qu'il boit un verre dans un bar où il a ses habitudes, à Yaoundé, Lambert, prof d'informatique, se retrouve embarqué avec une trentaine d'autres clients dans un fourgon de police et emmené au commissariat. Ceux qui ont de l'argent sur eux sont libérés dès le lendemain. Les onze restants reçoivent des coups de pied et des insultes. Le plus jeune a 17 ans, le plus âgé 54. Tous sont accusés d'être homosexuels. «Ils nous disaient que nous ne méritions pas de vivre parmi les humains parce que nous faisons des choses que même les animaux ne pratiquent pas», raconte Lambert. Quelques jours plus tard, ils sont déférés à Kondengui, la prison centrale de Yaoundé.

    Violation.  «Oui, je suis homosexuel, mais aucune loi au Camerounâ n'interdit de l'être. Ce qui est interdit, c'est la pratique homosexuelle. Or, je buvais un verre quand j'ai été arrêté !» clame Lambert. Pour un détenu hétéro, la prison au Cameroun, c'est la jungle. Pour un homo, c'est l'enfer. En première ligne des brimades habituelles dans l'univers carcéral, les homosexuels se retrouvent à la corvée de nettoyage de nuit, se font régulièrement voler leurs affaires... Certains sont victimes de viols. «Un jour, au lieu que le violeur soit puni, c'est notre camarade qui l'a été», assure Lambert. Alim, l'un des raflés, tombe malade, se révèle être porteur du VIH. Sans ressources, il ne peut pas être soigné. «Ici, tant que vous n'avez pas d'argent, rien ne se passe», commente, amer, Lambert.

    En décembre 2005, Amnesty international exige leur libération, notant qu'il y a eu violation de la procédure judiciaire : «Alors que, selon le droit camerounais, les prisonniers auraient dû être déférés devant une cour dans les trois jours, ils n'ont pas été autorisés à voir un juge pour contester les motifs de leur arrestation ou de leur détention.» Au même moment, une ONG américaine, la Commission internationale gay et lesbienne des droits de l'homme (IGLHRC), demande au ministre de la Justice camerounais d'empêcher «l'examen médical» ordonné par l'accusation pour déterminer si les accusés ont eu ou non des rapports homosexuels. Les médecins convoqués par le procureur refusent de se prêter à l'exercice... Faute de témoin et de preuves, le juge conclut à un non-lieu le 21 avril. Mais le procureur, homophobe d'après Lambert, s'obstine et refuse de les laisser sortir. Un second procès aboutit finalement à leur libération, à la mi-juin. Entre-temps, l'un d'eux, tabassé par d'autres prisonniers, a passé deux jours dans le coma.

    «Chantage». Le calvaire de Lambert et de ses camarades d'infortune n'est pas terminé. Après douze mois en prison, ils n'ont plus de travail, pas d'argent, plus de logement et, pour la majorité, plus de soutien familial. «J'ai l'impression d'être encore en prison», confie Lambert. Depuis qu'il est sorti, il a passé son temps à l'hôpital au chevet d'Alim, jusqu'à sa mort, le 21 juin. «Lorsque sa famille a appris qu'il était homo, elle l'a abandonné. Il fallait que je trouve de l'argent pour le faire soigner, mais aussi pour survivre et me réintégrer», lâche-t-il.

    «En Afrique, les lois contre la sodomie, celles interdisant "les relations charnelles contre l'ordre de la nature", créent un environnement tel que la vie des gays et lesbiennes est dévaluée : les agressions, le chantage et toutes les autres formes d'injustice sont banals. Mais le cas de ces onze Camerounais sort de l'ordinaire : il y a très peu d'arrestations et de détentions aussi longues», souligne Cary Alan Johnson, de l'IGLHRC. Ecoeurée, Me Alice Nkom, leur avocate, présidente de l'Association de défense de l'homosexualité (Adefho), a fait appel et veut porter l'affaire devant la Cour suprême pour démontrer le caractère anticonstitutionnel du fameux article 347 bis du code pénal. Lambert, lui, se souvient de l'Américaine Rosa Parks : «Elle a violé les lois ségrégationnistes et ainsi permis que les choses changent. Nous aussi, au Cameroun, nous allons violer cette loi injuste.» 

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  • Arrêtez la répression homophobe au Cameroun !

    22 juin 2006





    Depuis plusieurs mois, une vague d'homophobie particulièrement violente sévit au Cameroun avec, notamment, la publication de listes d'homosexuels présumés dans la presse et des prises de positions publiques.



    Les neuf camerounais emprisonnés depuis plus d'un an pour délit d'homosexualité viennent enfin d'être libérés. Nos organisations s'en réjouissent, mais regrettent vivement que sept d'entre eux aient été reconnus coupables de sodomie et condamnés chacun à une peine de 10 mois de prison. Détenus depuis plus d'un an à la prison de Kondengui de Yaoundé, ces hommes ont été relâchés après l'audience de délibéré du lundi 12 juin. Deux détenus ont été reconnus libres de toute charge. L'un des neuf avait subi quelques jours auparavant une violente agression homophobe par d'autres détenus et a dû être porté par l'un des autres accusés à l'audience.


    Depuis plusieurs mois, une vague d'homophobie particulièrement violente sévit au Cameroun avec, notamment, la publication de listes d'homosexuels présumés dans la presse et des prises de positions publiques.


    Outre l'affaire des 9, treize élèves (âgées de 16 et 22 ans) du collège Eyenguè Nkongo de Deido Plage à Douala, ont été renvoyées le 13 mars dernier de leur institution après que leur conseil disciplinaire eut conclu qu'elles étaient lesbiennes. D'après les éléments dont les organisations de défense des droits fondamentaux disposent, il semble que ces filles aient été chassées uniquement en raison de leur orientation sexuelle. Ces élèves sont ainsi privées de leur droit à l'éducation en raison de leur orientation sexuelle supposée. Leur droit à la vie privée a été violé.


    Sur plainte d'une parente, 4 d'entre elles ont été arrêtées, détenues à la prison de New-Bell à Douala et condamnées le 8 juin dernier 3 ans de prison avec sursis dont 6 mois qui s'appliqueront si elle venaient à "pratiquer le lesbianisme pendant cette période de probation". Elle devront payer une amende de 25 000 Fcfa (38 euros). Cette décision est intervenue après un jugement à huis clos.


    L'article 347 bis du Code pénal camerounais punit « toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe » d'une peine allant de 6 mois à 5 ans de prison et d'une amende de 20 000 Fcfa à 200 000 Fcfa (31 à 305 Euros).


    Très préoccupées par la multiplication des atteintes aux droits fondamentaux des personnes LGBT au Cameroun, nos organisations soutiennent la revendications des associations et militants camerounais de dépénalisation de l'homosexualité, exigent la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnées du seul fait de leur orientation sexuelle, réelle ou supposée, et appellent le gouvernement et les partis politiques français à agir en ce sens.


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  • le maire de thoard qualifie l'homosexualite de maladie spirituelle,


    il nous qualifie de décadent, entre autre, pink pastorale fera une fete le 15.07.06 dans ce petit villlage des  hautes provence


     ce bave homme se somme claude sennes, dis que nous sommes en pleine decadence et decheance..... et les propos que je rapportes sont soft.


      http://www.thoard.fr/ le lien si vous desirer protester. il s edis pret a affronter les foudres des gens biens pensants qui ne se préocupe pas de la famillle qui doit etre le viviers de notre société


     


     


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  • L'actualité


    Lesbian & Gay Pride de Marseille





    Le mot d'ordre :



    Egalité & Respect
    Fier(e)s & Solidaires

     


    Départ à 15h du parvis du jardin du 26ème centenaire - arrivée vers 18h en bas de la Canebière - prise de parole sur le podium


    A 18h30 dépôt d'une gerbe au monument aux morts au pied de l'Hôtel-Dieu.


    Les revendications


    17 associations, adhérentes ou non de l'association organisatrice de la Marche, participeront au cortège. Elles ont diffusé un communiqué dans lequel elles expriment leurs attentes :


    Stonewall en 1969, déjà 38 ans ; au-delà de la commémoration, la mobilisation se poursuit.


    Les Lesbiennes, Gays, Bi et Trans de Marseille ont créé de nombreuses associations et ont une présence militante et festive tout au long de l'année : UEEH en juillet, Journée mondiale contre l'homophobie et Festival de cinéma en mai, Salon de l'homosocialité en janvier, célébration du souvenir de la Déportation homosexuelle en avril, cérémonie du 1er décembre, etc.


    Elles et ils participent à de nombreux combats tout au long de l'année (dans la lutte contre le SIDA, dans la sensibilisation à l'homophobie, dans l'écoute et l'accompagnement des personnes face aux agressions, dans l'accueil des personnes transsexuelles, etc.)


    Elles et ils ont beaucoup de choses à dire : la Marche des Fiertés des Lesbiennes, des Gays, des Bi et des Trans leur appartient, à Marseille comme dans les autres villes, c'est pour eux une occasion importante de s'exprimer.


    A commencer par l'expression de leurs revendications :


      Le droit des couples : améliorations nécessaires du PACS (droit du pacsé étranger, droit du survivant...), ouverture du mariage aux LGBT.


      La santé : soutien aux intervenants sur le SIDA et aux personnes atteintes par le HIV, prévention santé & Sida continue en direction des différents publics, y compris des lesbiennes.


      La parentalité et l'homoparentalité : les enfants des homosexuel/le/s doivent avoir toute leur place au milieu des autres, les homosexuel/le/s doivent pouvoir avoir et élever librement des enfants.


      Le droit des couples binationaux : autorisation de séjour, droit aux visas.


       Droit des identités trans à exprimer librement leur genre social : dé-psychiatrisation du transsexualisme, suppression du transsexualisme de la liste des maladies mentales, changement d'état-civil facilité, fin des expertises humiliantes, etc.


      Ecoute de l'adolescent/e homosexuel/e : mieux informer les parents, sensibiliser les enseignants, diffuser l'information sur les homosexuel/le/s et leurs droits, soutenir les actions de sensibilisation et de formation.


      Une présence plus forte dans tous les quartiers de nos villes : soutien des associations gays et lesbiennes susceptibles d'agir dans ces quartiers, mais aussi des autres associations (centres sociaux par exemple) pour que la sexualité fasse davantage partie de leurs préoccupations.


      En finir avec les nombreuses formes de discrimination : don du sang pour les gays, pénalisation d'un parent lors d'un divorce s'il est homosexuel, disparition des discriminations au travail, droit à l'adoption pour les célibataires, intégration aux cérémonies de la Déportation...


      En finir avec l'homophobie banalisée : vigilance à l'égard des propos outrageants banalisés (pédé, enculé, pute, gouine...) ou des gestes insultants, à l'égard des agressions verbales ou physiques, accompagnement des associations d'écoute, d'accueil et de soutien aux victimes d'agressions, réelle ouverture des instances chargées des discriminations (COPEC, HALDE)...


      Une plus grande solidarité internationale : face aux conditions de vie souvent très difficiles des homosexuels dans de nombreux pays, nous voulons davantage de solidarité, de la part des homosexuels et des lesbiennes, mais aussi une vigilance de tous les organismes (ONG, Etats, entreprises...) agissant dans ces pays.


    A Marseille, en particulier nous souhaitons obtenir la mise en place d'un plan de travail institutionnel, suivi annuellement, impliquant les associations, les administrations et les collectivités locales dans la lutte contre l'homophobie.


    Pour différentes raisons les associations signataires ne sont pas adhérentes à la LGP de Marseille ; elles sont présentes pour rappeler leurs revendications.


    Signataires :


    CEL (Centre Evolutif Lilith), Aux 3G, ECHO (Ensemble contre l'Homophobie), Sans Contrefaçon, Mémoire des Sexualités-Marseille, Rando's Provence, La Différence en Question-Avignon, AIDES, David et Jonathan Marseille, Sœurs de la Perpétuelle Indulgence-Couvent des Chênaies, SOS Homophobie, UEEH (Université d'Eté Euroméditerranéenne des Homosexualités), HES (Homosexualité et Socialisme), Commission LGBT des Verts, LCR Marseille, Groupe Activiste Trans, Collectif contre l'Homophobie


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