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    Un homosexuel séropositif meurt à la suite de son emprisonnement

    5 juillet 2006





    La campagne homophobe qui a lieu au Cameroun et la législation haineuse qui organise la traque des homos et des lesbiennes sont les responsables directs de la mort d'Alim, un des neuf homosexuels emprisonnés pour la seule raison de leur sexualité et libérés le 12 juin grâce à la mobilisation des associations camerounaises et internationales.



    Alim était séropositif. Arrêté le 22 mai 2005 lors d'une rafle dans un bar « gay » de Yaoundé, il est entré en maladie 2 semaines après cette arrestation. En dépit de son état de santé alarmant, le procureur de la république, bien que prévenu à plusieurs reprises par l'avocate du jeune homme, a obstinément refusé sa remise en liberté alors qu'il savait que le jeune homme ne bénéficiait pas de soins à la prison de Yaoundé. Lors du premier procès du 17 mars 2006, le procureur s'est à nouveau opposé à la demande de mise en liberté des emprisonnés alors que le juge avait ordonné l'acquittement et la remise en liberté faute de témoins et de preuves. Le procureur a préféré un nouveau procès ce qui a encore allongé la durée de détention d'Alim. Le 22 mai, lors du deuxième procès, personne ne pouvait être encore aveugle face à l'état de santé d'Alim, incapable de se tenir debout. Le juge lui a alors proposé de s'asseoir pendant son audition. Alim aura fait plus d'un an de préventive. Il sera passé de la prison au coma, hospitalisé aux urgences de l'hôpital de Yaoundé, suivi d'un décès rapide dans la nuit du 23 au 24 juin.


    Il faut appeler ce drame par son nom, un meurtre homophobe légal. Cette ambiance délétère s'inscrit dans un mouvement sur le continent africain qui vise à adopter des législations criminalisant la transmission du VIH et qui tend à faire passer les personnes séropositives pour des criminels en puissance.


    Cette affaire appelle aussi à réfléchir sur la grave incurie des programmes nationaux de prévention du sida qui dénient la réalité africaine de l'homosexualité et ne proposent aucune action de prévention vers cette population, ceci avec le silence tacite d'Onusida.


    Les démocraties ne sont pas à la hauteur face aux délires homophobes qui se répandent du Zimbabwe à la Namibie ou maintenant au Cameroun. Ce sont toujours les mêmes arguments fallacieux que l'on entend : « l'homosexualité n'est pas africaine mais est une importation des blancs colonisateurs », « Dieu punit les homosexuels à cause de leur vice contre-nature ». Nous voyons se répandre des messages qui appellent à « la traque des homosexuels ».


    Il ne faut pas que la mort d'Alim ne serve à rien. Il faudra combien de morts, combien de meurtres pour que les démocraties prennent conscience de ce qui est en train de se passer en Afrique ?


    Nous appelons les organismes internationaux, les associations humanitaires et de défense des droits de l'homme à signer l'appel contre l'homophobie et à se mobiliser contre la vague d'homophobie et de séropophobie au Cameroun et dans les autres pays d'Afrique.


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