• ds le ciel d eprovence fais pas beau

    maési ds mon    queur

    alors!!!!!!!!!!

    jb


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  • L'éditorial du Monde
    Non à l'homophobie
    LE MONDE | 16.02.04 | 12h44

    APRÈS s'être penché sur la question du voile, Bernard Stasi, médiateur de la République, remettait, lundi 16 février, son rapport sur une autre fracture de notre société, celle de "toutes" les discriminations. Ce rapport sans complaisance sur l'inefficacité d'un appareil judiciaire pourtant chargé de lutter contre les dérives racistes, religieuses, sexuelles ou autres, propose de créer une haute autorité missionnée pour mettre en place un nouvel environnement juridique destiné à protéger les victimes et à leur permettre de mieux se défendre.<script language="javascript"></script>

    Il s'agit de l'un des grands chantiers de Jacques Chirac, et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a urgence. Urgence à agir, urgence à se donner les moyens judiciaires, mais aussi matériels, pour lutter contre ce fléau, et éduquer une opinion qui n'y est pas toujours aussi sensible qu'elle le devrait. Il faut espérer que, par-delà les effets d'annonce, une stratégie d'action sera engagée qui ne se limitera pas à une ou deux mesures phares mais dégagera une vision globale, et concrètement efficace.

    Le drame qui a frappé Sébastien Nouchet, brûlé vif le mois dernier en raison de son homosexualité et qui lutte contre la mort, rappelle, s'il en était besoin, que l'homophobie est une menace bien réelle. Face à ce "crime odieux" stigmatisé par le président de la République, le garde des sceaux, Dominique Perben, a promis d'urgence "un dispositif législatif nouveau" permettant "d'être absolument intransigeant en matière d'homophobie". Le ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, a jugé "important que l'homophobie soit désormais désignée comme un comportement délictueux", et demandé que la France se dote "de moyens de réprimer de façon nette les agressions verbales plus ou moins directes".

    Une loi devrait être promulguée cette année, comme l'avait d'ailleurs promis le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, recevant en juillet des représentants de la communauté homosexuelle. Ce texte ne laisserait pas sans protection celui, ou celle, qui serait insulté(e) en raison de ses orientations sexuelles.

    Trop de loi tue peut-être la loi, comme le dit l'adage. Mais dans notre société – même si l'on peut regretter cette dérive légaliste –, sans doute faut-il un texte pour arrêter le sexisme ordinaire, celui qui fait mal et peut tuer. Un texte permettant de brider les dérives verbales ou écrites et qui responsabiliserait les faiseurs d'opinion. Une mesure qui éviterait, peut-être, que l'on ait pu lire dans un grand quotidien de province – Le  Républicain Lorrain –, sous la plume d'un journaliste comparant la lutte contre l'homophobie à un "lynchage médiatique" et à un retour à "l'Inquisition", des phrases telles que : " L'homophobie est, certes, une vilaine manière, mais elle ne relève que de l'intolérance ordinaire. Les "bouffeurs de curé" d'antan n'ont jamais été traduits en justice. Pas plus que les amateurs d'histoires belges ! Chacun a son opinion sur la question." Mais il est des "opinions" qui stigmatisent, blessent et tuent – et relèvent alors du comportement délictueux.

    • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 17.02.04


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