dimanche, 21 novembre 2004 à 23:45 Rediffusions : 04.12.2004 à 01:25 | <>
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BEEFCAKE Réalisé par Thom Fitzgerald
Coproduction : ARTE France, Alliance Atlantis, Channel Four Television, Mikado Film, Odeon Films
(Canada - France - Royaume Uni, 1999, 91mn)
ARTE FRANCE
Quel jugement porter sur Bob Mizer ? Photographe de génie pour les uns, pape de la pornographie pour les autres, le personnage ne laisse pas indifférent. Portrait original d'un "esthète" attachant.
États-Unis, années 40. Dans une étonnante propriété se côtoient quantité d'hommes qui batifolent autour de la piscine. Ce décor, c'est celui dans lequel évolue Bob Mizer, fondateur du magazine de photos The athletic model guild, où les hommes posent nus ou presque. Jack Lalane, Joe Dallesandro et Wayne Stanley, anciens modèles de Mizer, témoignent chacun à leur manière de leur expérience. Pour la plupart d'entre eux, Bob Mizer dotait la jeunesse américaine d'un bréviaire de la forme et de la santé, sans aucune intention homosexuelle. Des procès furent pourtant engagés, et une chasse aux sorcières organisée. Mêlant allègrement documents d'archives et scènes de fiction délirantes, le documentaire retrace à la fois l'histoire d'un homme et celle d'une époque.
LES PETITS PLUS |
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Des sourires et des hommes Beefcake replace Bob Mizer dans le contexte des années 40. À cette époque, les photographes pouvaient photographier en toute impunité des corps d'hommes beaux et musclés, images et expression abstraite de la beauté masculine. Mais, de leur côté, les éditeurs des magazines de culture physique pouvaient être poursuivis et arrêtés pour pornographie. Vingt ans avant le procès de Larry Flint, tout était question de dosage dans cette "nebulous interpretation of art". Le film commence par des entretiens avec d'anciens modèles. L'un d'eux explique que "la plupart des modèles ne soupçonnèrent jamais qu'il pût y avoir la moindre note d'érotisme gay dans leurs séances de pose. Ils pensaient donner à la jeunesse un modèle de santé et de force physique". On plonge au coeur de la vie du photographe à travers le récit (fictif) d'un beau jeune homme qui quitte sa Nouvelle-Écosse natale pour devenir modèle de Mizer à Los Angeles. Le garçon raconte l'ascension puis la déchéance du maître, accusé d'entretenir un réseau de prostitution et traîné devant des tribunaux de moins en moins complaisants. Le film mêle un noir et blanc très théâtral et des images acidulées dans le style du magazine The athletic model guild. Le passé est évoqué sur un mode hallucinatoire, à tel point qu'on ne sait plus très bien où se situe la limite entre l'érotisme et les fantasmes du jeune homme. Pour Thom Fitzgerald, cette absence de frontière est au coeur même du personnage de Mizer. Pas plus homosexuel qu'amateur de beauté masculine, Mizer devient la métaphore d'une culture qui s'éveille à sa sexualité sans vraiment savoir qu'en faire. |