• Le cassage de pédés reste une activité prisée»

    Une agression physique tous les trois jours : le constat de SOS homophobie.

    «Le cassage de pédés reste une activité prisée»

     

    par Charlotte ROTMAN
    QUOTIDIEN : mercredi 17 mai 

    cela  débute par des remarques désagréables, puis viennent les insultes. Et les coups. L'an dernier, 131 personnes ont appelé l'association Sos homophobie pour se plaindre d'une agression physique. Soit une tous les trois jours. Cela représente 10 % des 1 212 appels ou courriers adressés à la ligne d'écoute. Depuis 2000, les témoignages d'agression physique recueillis par l'association ont été multipliés par six. «Le fil est mieux connu, davantage de témoignages affluent. Les gens refusent de plus en plus ce qui leur arrive», a analysé Flannan Obé, le président de l'association, en présentant hier son rapport annuel, à la veille de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie.

    Ces violences interviennent à 49 % dans les lieux publics. Sylvie : enlacée avec sa copine, dans le métro de Lyon, elle se fait traiter de «gouinasse» par cinq jeunes femmes qui la frappent, ainsi que sa petite amie. Paul : il a été agressé dans un bois par huit jeunes, dont certains armés de bâtons. Les agresseurs disent qu'ils veulent faire «la police antipédé». Eric : il a été frappé sur la place principale d'un village de Gironde par deux garçons et une fille. «Le cassage de pédés reste une "activité" prisée par certains jeunes», note le rapport.

    Ces violences s'exercent aussi dans d'autres lieux. Le voisinage : Pascal, qui vit en Seine-Saint-Denis, raconte le harcèlement dont il a été victime avec son ami (insultes, pneus crevés...). Certains pensent à déménager. Les lieux de travail ne sont pas épargnés : Frédéric, employé dans une boulangerie du Val-de-Marne, se fait régulièrement chercher par un collègue : «Pédale, je vais te choper avec mes potes.» Les familles ne sont pas forcément des havres de paix. Sonia s'est fait tabasser par le frère de sa petite amie. «Malgré les progrès réalisés en matière de loi, de visibilité et de tolérance, l'homophobie et les clichés ont la vie dure», souligne l'association. Suite aux dernières agressions particulièrement violentes, comme à Orléans (lire ci-contre), une cellule de crise a été mise en place.


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