• LA MORT DE GAVROCHELOOK DOWN (Gavroche's verse) 
    Notre drapeau était par terre 
    Rouge de honte et bleu sali 
    Moi j'ai bondi blanc de colère 
    "Allons enfants de la patrie!"
    Un mec m'a vu qui m'a crié "Qui vive" 
    J'ai dit "Révolution française"
    Ça lui a pas plu ma franchise 
    M'a mis un pruneau dans la fraise.
    C'est comme ça, on gagne pas à chaque fois. 
    Donnez, donnez ma casquette aux copains 
    C'est tout c'que j'ai et j'en ai plus besoin. 
    'Ow do you do? My name's Gavroche. 
    These are my people. Here's my patch.
    Not much to look at, nothing posh,
    Nothing that you'd call up to scratch.
    This is my school, my high society 
    From Saint Denis to Saint Michel. 
    We live on crumbs of humble piety 
    Tough on the teeth, but what the hell!
    If you're poor, if you're free 
    Follow me, follow me!

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    Je suis d'un autre pays que le vôtre, d'une autre quartier, d'une autre solitude.
    Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous.
    J'attends des mutants. Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure. Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.
    Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...

    la solitude...

    Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et...

    la solitude...

    Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre. Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...

    la solitude...

    Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus " les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...

    la solitude...

    Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties.
    Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc.

     


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  • nuit et brouillard est il revisioniste?

    Nouvelles d'Arménie magazineJanvier 2005 Extrait de l'interview de Meir Weintrater Rédacteur en chef de la revue l'Arche ... « Je vais vous donner un exemple qui m'a frappé. La chanson « Nuit et brouillard », décrit les victimes des gens qui sont dans des « wagons plombés » et dit : « Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel,Certains priaient Jésus, Jéhovah ou VishnouD'autres ne priaient pas mais qu'importe le cielIls voulaient simplement ne plus vivre à genoux ».
    Les deux derniers vers évoquent les résistants, essentiellement les résistants communistes, puisque c'était la mouvance à laquelle appartenait Jean Ferrat. Dans les deux premiers vers, Natacha fait référence à l'Union Soviétique, Jean-Pierre, on comprend aussi. Le seul moment où l'identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah. Quant à Vishnou, on suppose que c'était pour faire la rime. Aujourd'hui, un tel texte serait attaqué pour négationnisme implicite. Pourtant, je me souviens que j'étais à l'époque très content de cette chanson et ma génération l'a accueillie avec soulagement. On avait le sentiment que l'on reconnaissait quelque chose implicitement même si cela restait très marginal. NAM : Que faut-il en déduire ?M.W : Que Jean Ferrat lui-même, en tant que Français communisant, et bien que de père juif avait intériorisé la minoration de la persécution des Juifs, alors même que son propre père est mort en camp d'extermination....

    reponse de jean ferrat

    Monsieur Jean Ferrat07530 ANTRAIGUES
    Monsieur Meir WEINTRATER Rédacteur en chef de la revue « L'Arche»
    Antraigues, le 24 février 2005
    Monsieur,
    Je viens de prendre connaissance de votre interview publiée par « Nouvelles d'ArménieMagazine» de janvier 2005 et ne saurais rester sans réagir à vos déclarations meconcernant et concernant aussi ma chanson: «Nuit et brouillard », car c'est la premièrefois depuis 42 ans qu'elle suscite une réaction de cette nature. C'est la première foisqu'on me reproche, en définitive, de n'avoir pas parlé uniquement de l'exterminationdes juifs.Vous osez le faire. J'ai envie de dire : « Tant pis pour vous », mais je vous rappelle que justement,«Nuit et brouillard» est dédié à toutes les victimes des camps d'exterminationnazis quelles que soient leurs religions et leurs origines, à tous ceux qui croyaient au cielou n'y croyaient pas et bien sûr, à tous ceux qui résistèrent à la barbarie et en payèrentle prix.Que vous puissiez justement, faire un compte dérisoire en regrettant que : «Le seulmoment ou l'identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah» me paraîtparticulièrement indigne. Je ne puis également accepter vos interprétationstendancieuses qui concernent les résistants que je célèbre et qui seraient, d'après vous, :« essentiellement communistes ». Je passe sur l'évocation de « Vishnou » que je n'auraisutilisé que pour la rime alors qu'il symbolisait pour moi toutes les autres croyancespossibles.Si j'avais aujourd'hui à regretter quelque chose, c'est de n'avoir pas cité les autresvictimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tsiganes.Mais il est temps, à présent, d'en venir à votre affirmation finale: «Aujourd'hui, un teltexte (vous parlez, bien entendu, de « Nuit et brouillard ») serait attaqué pour négationnismeimplicite ».Je me demande par quelle dérive de la pensée on peut en arriver là, et si vos propos nerelèvent pas simplement de la psychiatrie.
    Jean Ferrat

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