LOS ANGELES, 17 avr (AFP) - 17/04/2004 16h26 - L'industrie multi-millionnaire du cinéma pornographique en Californie (ouest) est en émoi après la découverte de tests positifs au virus VIH/sida chez trois acteurs vedettes du cinéma classé X.

Plusieurs grands studios ont décidé de fermer leurs portes pour au moins deux mois après la publication de ces tests par la Fondation pour les soins de santé dans l'industrie du sexe (AIM) qui surveille la santé des acteurs de porno.

L'acteur Darren James a été le premier à être testé positif au virus du sida. Lara Roxx et Dynasty, deux actrices ayant joué avec James, ont également été testées positives et les studios ont décidé de tester plus de 45 hommes et femmes qui ont eu des relations sexuelles avec ces trois comédiens.

Selon l'AIM, seuls 17% des acteurs de films X utilisent des préservatifs. La Fondation propose fréquemment des tests aux acteurs de l'industrie porno. Le dernier cas de test positif au VIH/sida remontait à 1999.

L'AIM teste en moyenne 1.200 acteurs et actrices de films pornographiques par mois pour le VIH et d'autres maladies sexuellement transmissibles.

Une douzaine d'importants studios comme Vivid ou Private USA ont décidé purement et simplement d'interrompre leurs tournages jusqu'au début juin. De nombreux studios, plus modestes, s'inquiètent des conséquences financières de cet arrêt de travail.

"Je suis opposé à tout arrêt de production", fulmine Tyler Cash, un producteur du studio Sinamotion Pictures. "Cela va mettre des tas de gens au chômage. Des gens vont perdre leur appartement. Ce n'est pas juste", a-t-il ajouté.

Ric Williams, directeur général chargé de la production chez Private USA, explique que la fermeture des studios est justifiée car "ce qui compte c'est la santé et la sécurité de nos acteurs".

"Nos voeux et nos prières accompagnent ceux qui peuvent être touchés", a-t-il ajouté.

L'industrie du porno, basée dans la vallée de San Fernando au nord de Los Angeles, génère entre 4 et 13 milliards de dollars par an.

Jack Kyser, responsable des affaires économiques dans le comté de Los Angeles, reconnaît que l'industrie pornographique joue un rôle important dans l'économie locale.

Selon Tim Connelly, rédacteur en chef du magazine pornographique AVN News, les acteurs souffriront davantage de l'arrêt provisoire des films que les studios.

"Les conséquences pour les studios seront minimes", estime-t-il.

Jenna Jameson, encensée par le magazine Rolling Stone comme la plus célèbre actrice de porno américaine, soutient l'initiative des studios qui ont décidé de geler leurs productions. Notant que l'industrie porno connaît plutôt moins de cas de maladies sexuellement transmissibles (MST) que dans le reste de la société, elle considère que "la prévention doit prévaloir".

"Je crois que tous les acteurs pornos ayant tourné à l'étranger, y compris les acteurs américains, devraient être placés en quarantaine avant de pouvoir recommencer à travailler dans l'industrie pornographique", affirme-t-elle.

Selon des sources provenant des studios, James aurait contracté le virus du VIH/sida il y a un mois au cours d'un tournage sans préservatif au Brésil.