• Ephéméride anarchiste

    26 février

     

    Le 26 février 1926, mort de Georges BUTAUD à Ermont (né en 1868). Anarchiste français, partisan des "Milieux libres".
    En 1901, il est gérant du "Flambeau" (organe des ennemis de l'autorité) qui paraît à Vienne (Isère). Mais c'est à la création de colonies anarchistes que Butaud consacrera son action. Il participera à plusieurs d'entre elles : en 1899 à Saint Symphorien d'Ozon, en Isère, puis au "Milieu libre de Vaux" près de Chateau-Thierry (de 1902 à 1906). Une nouvelle tentative voit le jour en 1913 à Saint Maur (Seine) avec une ferme communautaire consacrée à l'agriculture et à l'élevage.
    Butaud, sensibilisé aux problèmes de l'alimentation, devient un adepte du végétalisme, qu'il mettra en pratique après la guerre, dans la colonie de Bascon (Aisne).

     

     

    Le 26 février 1969, mort de Jeanne MORAND, dite Jane, à Paris.
    Militante anarchiste et antimilitariste française.
    Née à Bey en Saône-et-Loire le 17 août 1883, elle vient à Paris en 1905, où elle trouve un travail de bonne. Elle fréquente alors les "Causeries populaires", réunions anarchistes organisées par Libertad avec qui elle ne tarde pas à vivre. En 1907, elle quitte son emploi de domestique pour travailler à l'imprimerie du journal "L'Anarchie", travail qu'elle poursuivra après la mort de Libertad en novembre 1908.
    Elle prend ensuite pour compagnon l'anarchiste et antimilitariste Jacques Long (Jacklon). A la déclaration de guerre, elle le suit en Espagne où ils pensent trouver refuge. Début 1919, ils en sont expulsés pour cause de propagande anarchiste, ils se rendent alors en Hollande. Le 19 novembre 1920, à Bordeaux, un conseil de guerre les condamne par contumace à la déportation à perpétuité pour leur comportements pendant la guerre. Après la mort de son compagnon, elle se constitue prisonnière et est condamnée, le 5 mai 1922, à dix ans de prison. Après plusieurs grèves de la faim, relayées par d'autres détenus anarchistes dont Louis Lecoin, elle est placée au "régime politique" puis finalement libérée le 29 août 1924.
    Elle collabore à "La Revue anarchiste" au "Libertaire" puis au "Végétalien"(1926). En 1930, elle s'occupe d'une "Colonie enfantine libertaire" mais, à partir de 1932, sa santé mentale commence à se dégrader. En 1937, elle devient pensionnaire de l'oeuvre de l'Hospitalité du Travail.
    Elle avait deux frères, également réfractaires à la guerre, qui s'installèrent en Angleterre en 1914.

     

     

    Le 26 février 1894, à Paris, suite au vote des "Lois scélérates", Jean Grave passe en procès pour avoir écrit "La société mourante et l'anarchie", livre publié en 1892 et préfacé par Octave Mirbeau. Ce dernier, ainsi que Elisée Reclus, Paul Adam, Bernard Lazare vinnent témoigner en sa faveur. Mais Jean Grave est condamné à deux ans de prison et mille francs d'amende pour "provocation au pillage, au meurtre, au vol, à l'incendie, etc". La destruction du livre incriminé est également ordonné.

     

     

    Le 26 février 1920 à Milan, sortie du numéro un de "Umanita Nova", quotidien anarchiste fondé par Errico Malatesta, qui comptera de nombreux collaborateurs : Gigi Damiani, Luigi Fabbri, Camillo Berneri, Nella Giacomelli, etc.

     


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  • Ephéméride anarchiste

    25 février

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    André Soudy
     

    Le 25 février 1892, naissance d'André SOUDY à Beaugency (Loiret). Anarchiste illégaliste, membre de la "Bande à Bonnot".
    Enfance misérable ; il travaille dès 11 ans comme garçon d'épicerie, et est tuberculeux à 13 ans. Syndicaliste, il est condamné 3 fois pour "outrages à agents". Il sort de prison révolté et malade. C'est en fréquentant la colonie anarchiste de Romainville (qui édite "L'Anarchie") qu'il rencontrera Bonnot et les autres membres de la bande. Le 25 mars 1912, il participe aux attentats de Montgeron et de Chantilly où deux employés de la Société Générale sont tués. Arrêté le 30 mars 1912, il sera condamné à mort le 28 février de l'année suivante. Il est guillotiné avec Callemin et Monier le 21 avril 1913.

     

     

     

    Le 25 février 1932, annonce de la mort de Pierre LARIVIERE (né aux environs de 1884). Anarchiste français, peintre et caricaturiste.
    Il illustre quelques numéros des "Temps nouveaux" de Jean Grave. Mobilisé en 1914, il s'oppose au "Manifeste des 16" de Kropotkine. En 1916, il publie ses poèmes dans "Ce qu'il faut dire" de Sébastien Faure. Puis, à partir de 1927, il collaborera au "Semeur" d'Alphonse BARBE.

     

     

     

    Le 25 février 1908, aux Etats Unis, le "Washington Post" propose dans son édition du jour, que TOUS les anarchistes (coupables ou non de crime ou délit), soient mis à mort (charmant journal).

     

     

    Le 25 février 1920, aux Etats-Unis, arrestation d'Andrea SALSEDO et de Roberto ELIA, éditeurs anarchistes, pour "interrogatoire" au sujet des attentats anarchistes de l'année précédente.
    Andrea SALSEDO trouvera la mort le 3 mai 1920, défenestré du 14e étage du "Département de la Justice" où il était interrogé.

     

     


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    24 février

     

    Le 24 février 1982, mort de Lucien TRONCHET (né à Genève en 1902). Anarchiste et syndicaliste suisse.
    Très jeune, il rejoint Clovis Abel Pignat, et adhère à la F.O.B.B (fédération des ouvriers du bois et bâtiment). Le 19 mai 1928 éclate une "grève sauvage" dans le bâtiment. Menée par Tronchet, Pignat et Vuattolo, elle durera 15 jours,et les patrons céderont sur la réduction du temps de travail, minimum salarial, etc. Dans les années trente, Tronchet sera l'un des responsable de la L.A.B (Ligue d'Action du Bâtiment) pratiquant l'action directe contre les patrons. Le 9 novembre 1932, Lucien Tronchet est arrêté lors d'une manifestation antifasciste. En 1940, il s'insoumet, et est condamné à 8 mois de prison. En 1936, il part en Espagne avec Bertoni, combattre aux côtés des anarchistes, puis aidera sans relâche les compagnons antifascistes italiens. Après la guerre, il continue son travail de militant syndicaliste, se bat aussi pour le droit à l'avortement, l'antimilitarisme, la création de coopérative, etc. En 1978, il soutient les squatters de Genève.
    Il est l'auteur d'une biographie "Clovis Pignat, une vocation syndicale internationale" (Lausanne, 1971).

     

     

     

    Le 24 février 1889, à Paris, parution du premier numéro du "Père Peinard" d'Emile POUGET.

     

     

     

    Le 24 février 1907, à Campinas (Brésil), inauguration en présence des représentants des travailleurs de São Paulo et de Jundai d'une école libertaire: "l'Ecole sociale de la ligue ouvrière de Campinas". Le militant anarchiste Adelino de Pinho y enseignera à partir de 1908.
    Extrait du livre de Régina Jomini-Mazoni : Ecoles anarchistes au Brésil (1889-1920).

     

     

     

    Le 24 février 1932, à Montevideo (Uruguay), rue Monte Caseros, le commissaire de police Luis Pardeiro, tortionnaire de nombreux anarchistes (et en particulier de Miguel Arcangel Roscigno) est abattu d'une balle en pleine tête alors qu'il circulait dans une automobile. Son chauffeur trouve également la mort dans cet attentat attribué aux anarchistes Armando Guidot, Bruno Antonelli Dellabella et Francisco Sapia.

     

     

    Le 24 février 1849, naissance de Nicolas THOMASSIN.

    Le 24 février 1886, naissance de Maurice VANDAMME dit MAURICIUS

     


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  • je vous souhaite une bone journée
     
    en provence le soleil brille de tous  ses rayons d'amour
     
    en revanche il fais froid
     
    mais cette apres midi on va se segaler
     
    jb

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  • Alex Métayer, fabuliste ironique du quotidien
    LE MONDE | 23.02.04 | 13h52
    Le comédien et humoriste est mort samedi 21 février à Paris, à l'âge de 73 ans, des suites d'un cancer. Militant discret de l'Organisation communiste internationaliste, il moquait sur scène une France oublieuse de ses idéaux des années 1970.

    Alex Métayer est mort d'un cancer, samedi 21 février, à Paris. Il avait 73 ans. On se souvient d'un soir où il jouait avec son fils une comédie qu'il avait écrite, Aimez-moi les uns les autres. C'était en 1996, au Théâtre du Gymnase.<script language="javascript"></script> Alex Métayer était François, un comédien raté ayant pris sous son aile un travesti argentin, Juan, joué par Eric Métayer. Il déployait sa longue silhouette auprès de celle de son fils, toute aussi longue, rehaussée par d'hallucinants talons roses. La comédie était avenante, mais ce qui charmait ce soir-là, c'était le sourire d'un père passant le relais à son fils.

    Depuis, Alex Métayer est remonté seul sur les planches, pour un one-man-show, en 2000. Le dernier de quarante ans de carrière où se croisent la musique et le music-hall, le cinéma et la radio, toujours sous le signe de l'humour qui fut sa marque et que l'on pourrait résumer en une phrase : "Il y a trois choses qu'on ne peut pas regarder en face : le soleil, la mort et le dentiste..."

    Si tout humoriste reste dans la mémoire collective pour un bon mot, le souvenir que laisse Alex Métayer témoigne d'une pudeur et d'une rigueur : celle d'un homme qui avait fait le choix de faire rire ses contemporains d'eux-mêmes, en brossant le tableau souvent acide d'une société qui avait cru à une "révolution" et l'avait oubliée : la France des années 1970 et 1980.

    Alex Métayer était très engagé dans ce combat. Depuis les années 1970, il menait une double vie, de comique et de militant lambertiste, que seuls ses proches connaissaient. C'est sûrement l'aspect le moins connu de cet homme.

    Né le 19 mars 1930 de parents bretons, Alex Métayer a grandi en Algérie, comme le metteur en scène Bernard Murat et l'historien Benjamin Stora, qui furent ses compagnons de route à l'Organisation communiste internationaliste (OCI). Son père est officier d'aviation, lui s'intéresse à la musique. Il quitte l'école très tôt pour se consacrer à la clarinette. Quand la famille s'installe à Paris, il suit les cours du Conservatoire, d'où il sort avec un premier prix.

    Il commence alors à jouer dans un orchestre de jazz. C'est en se frottant au public qu'il se rend compte qu'il a des dons comiques. Il se rode dans les cabarets des années 1960, aux côtés de Boby Lapointe, Jean Ferrat ou Barbara. La radio - France-Inter, où il participe à l'émission "L'oreille en coin", créée en 1968 par Jean Garetto et Pierre Codou - finit de le convaincre de passer à la scène. Son premier show, "Nous on s'aime", date de 1976.

    Le succès vient vite. Les spectacles s'enchaînent : "la Vie en V.O." (1978), "Merci Disco" (1979)... Alex Métayer impose un personnage, vêtu de lin blanc, qu'il veut "ironique mais pas cynique". Il joue s'il le faut de son accent pied-noir, tourne et virevolte sur scène. Au fil du temps, il délaisse l'esprit chansonnier de ses débuts pour faire de chaque spectacle une fable autour de la vie-comme-elle-va, de préférence dans les familles françaises moyennes.

    "IL S'ENGAGEAIT VRAIMENT"

    Parallèlement, tous les samedis après-midi, Alex Métayer rejoint le 87, rue du faubourg Saint-Denis, dans le 10e arrondissement de Paris, où siège l'OCI, dont il est membre depuis le début des années 1970. Ses compagnons d'alors se souviennent de lui comme d'un militant à part entière. Benjamin Stora : "Il ne faisait pas partie de ces artistes qui payent leurs cotisations et signent les pétitions. Il s'engageait vraiment." Alex Métayer appartient au "rayon spectacle", dirigé par le chef opérateur Pierre William Glenn, qui compte parmi ses membres - outre Bernard Murat, actuel directeur du Théâtre Edouard VII et de la Michodière -, le cinéaste Alain Corneau, la comédienne Dominique Labourier et un certain Charles Berg, pseudonyme de Jacques Kirsner, devenu producteur de cinéma.

    " On était une sorte de secte", se souvient l'un de ses compagnons. "On vivait toujours dans le dédoublement entre notre engagement et nos activités publiques. Alex Métayer résumait notre mal-être. Ses sketchs étaient parmi les moins politisés, alors que lui l'était totalement." Au tournant des années 1980, Alex Métayer tente de changer de registre, en passant au cinéma. Il signe deux films, Le Bonheur se porte large (1988) et Mohamed Bertrand-Duval (1991). Le public le suit moins que sur scène, où il remonte en 1993 avec un de ses plus grands succès, "Opéra comique". Le portrait d'un homme déçu par les années 1980. Et c'est avec un drôle de titre qu'il clôt sa carrière, en 2000 : "Alex Métayer perd la tête."

    Brigitte Salino

    • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 24.02.04

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